Du 29 mars au 11 avril, les géomètres-experts ont lancé un « Business Game » ou jeu en ligne pour faire découvrir la profession aux étudiants ingénieurs. 99 d’entre eux ont relevé le défi. Alain Huck, président de la Commission Formation, et Luc Lanoy, président de la Commission Communication reviennent ici sur la deuxième édition de cet événement digital d’importance et les enjeux du recrutement pour la profession.
Qu’est-ce qu’un « Business Game », et d’où vient l’idée de son organisation ?
A.H : « Les géomètres-experts font partie des professions réglementées, c’est-à-dire que l’accès au titre – et au droit d’exercer – répond à un haut niveau d’exigence, notamment en matière de formation initiale. Aujourd’hui, on devient géomètre-expert principalement de deux façons, soit en étant diplômé de l’une des trois écoles habilitées (l’ESGT au Mans, l’ESTP à Paris et l’INSA à Strasbourg) et en effectuant deux années de stage rémunérées en cabinet, soit en postulant au Diplôme Par le Gouvernement (DPLG) de géomètre-expert foncier après avoir travaillé en cabinet, soit en ayant préparé un Master universitaire ».
L.L : « Le métier de géomètre-expert s’inscrit dans une filière d’excellence ; en conséquence, il y a aujourd’hui trop peu de candidats. D’autant plus que les écoles d’ingénieurs évoquées plus haut préparent à d’autres métiers, tels que les travaux publics ou la promotion privée. Le « Business Game » a été imaginé en 2018, dans le cadre d’une refonte globale de notre stratégie de marque employeur. Sa première édition, en présentiel, a rassemblé à Paris, au printemps 2019 et sur une demi-journée, tous les étudiants de première année des trois écoles d’ingénieurs. En travaillant en équipes avec un géomètre-expert référent, sur un cas pratique, ils ont eu un premier aperçu des missions de la profession, de façon ludique ».
Le contexte économique semble incertain, les enjeux de recrutement sont-ils toujours d’actualité ?
A.H : « Oui, plus que jamais. En premier lieu parce que notre profession, comme bien d’autres, fait face à un certain recul de l’âge moyen d’exercice. Il faut absolument un renouvellement générationnel. Et puis, en dehors de ce contexte exceptionnel, la profession a vu son chiffre d’affaires progresser tout au long de cette dernière décennie. Nous sommes aujourd’hui identifiés comme les partenaires indispensables à la réussite de tout projet d’aménagement, qu’il soit privé ou public ».
L.L : « L’émergence des nouvelles technologies, alliée à la prise de conscience collective autour des enjeux environnementaux, fait aussi naître de nouveaux enjeux… Qui résonnent auprès de cette génération qui a grandi avec le changement climatique et les réflexions sur l’étalement urbain. Et puis cette période est tristement facteur d’isolement pour les étudiants, pour lesquels beaucoup de cours se déroulent en visio. L’organisation de ce « Business Game » était donc un formidable facteur d’échanges et de jeux, même en distanciel ».
Comment s’est organisé ce « Business Game » ?
L.L : « Auregard du contexte sanitaire, il a bien sûr été totalement dématérialisé. Nous avons proposé aux étudiants un lancement de l’événement en live, en visio, suivi de deux semaines de jeu via une application dédiée sur smartphone. Les équipes ont été constituées aléatoirement en mélangeant des élèves des trois écoles pour les amener à faire connaissance. Des quiz pour un premier niveau d’information sur la profession, quelques défis ludiques en photo ou en vidéo pour s’amuser… apprendre en s’amusant, tel était un des objectifs de ce « Business Game ».
AH : « Avec un peu de contenu sérieux, tout de même ! Les étudiants ont travaillé sur un sujet d’aménagement pour amener une réflexion sur les valeurs ajoutées de la profession. Toutes les équipes ont bénéficié de l’accompagnement d’un géomètre-expert, joignable en visio pour des échanges ainsi que du coaching. Le jury final associait à parts égales les membres des équipes pédagogiques des écoles et les géomètres-experts. Il a eu d’ailleurs bien du mal à départager les équipes ! »
Au final, des vocations se sont-elles révélées ?
L.L : « D’une certaine façon, oui. Nous avons vu des demandes de stages arriver dans nos cabinets dès le lendemain de la remise des prix ! Mais le travail sur la marque-employeur est surtout un chantier de long terme. Il faut parvenir à expliquer que si le métier de géomètre-expert requiert un haut niveau d’exigence, il est également porteur de sens. Œuvrer à la qualité du cadre de vie de ses concitoyens est une source de responsabilité et de motivation quotidienne. Ajoutons que les modalités d’exercice sont très diversifiées, pouvant donc répondre à des profils de candidats et des projets différents. En effet, chaque géomètre-expert choisit librement son implantation géographique, sa spécialité, son statut d’associé ou de salarié… »
A.H : « Le résultat se verra dans quelques années, si nous constatons une augmentation significative des inscriptions au tableau de l’Ordre. Dans l’intervalle, nous avons pu organiser un véritable échange entre 17 géomètres-experts et 99 étudiants, dans un contexte ludique et convivial… C’est pour l’heure une belle victoire ».
Avec le succès de cette nouvelle édition d’un « Business Game », l’OGE démontre une nouvelle fois sa capacité à s’adapter aux évolutions en matière de Ressources Humaines et par là même aux attentes des jeunes talents. Recruter en mode 2.0, c’est aussi savoir réinventer ses process RH pour capter les futures générations de géomètres-experts. C’est aussi révéler une nouvelle image employeur : celle d’une profession en lien avec les préoccupations de celles et ceux susceptibles de la rejoindre, des femmes et des hommes désireux d’agir pour l’environnement, d’exercer un métier socialement responsable et durable.
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Sources : http://www.geometre-expert.fr/oge/medias-et-publications/a-la-une/un-business-game-pour-attirer-les-jeunes-talents-prod_18277771